Interfaces | Se sentir européen : le rôle incontournable des échanges et des partenariats

Fondée en 1951 par des élus locaux acquis à la cause européenne, l’Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe (AFCCRE) est une organisation militante qui a pour objet de développer l’esprit européen dans les collectivités territoriales. Présidée par M. Philippe Laurent, Maire de Sceaux, elle représente tous les niveaux de collectivités territoriales, dont la Région Bourgogne-Franche-Comté, membre de l’AFCCRE.

Parmi ses différentes missions, l’AFCCRE a toujours eu à cœur de promouvoir les échanges entre les collectivités territoriales françaises et leurs partenaires européens.

Car la question du sentiment d’appartenance à l’Europe ne date pas d’hier. Dès les années 50, Édouard Herriot, Maire de Lyon et Président fondateur de l’AFCCRE, lançait le concept « d’action communale européenne » en déclarant « le rapprochement communal est la meilleure condition du rapprochement humain : c’est sur ce terrain limité et précis que les hommes naturellement se rencontrent ».

Dans cet esprit, à partir du noyau franco-allemand, très fort en Bourgogne-Franche-Comté, et du cercle des six pays fondateurs de l’Europe, un maillage de plus en plus étendu s’est ainsi tissé entre nos communes sur le continent. Il s’est étendu au gré de l’évolution historique, géographique et institutionnelle de l’Europe. L’entrée de nouveaux pays dans l’Union, les chutes successives des régimes totalitaires, la structuration des pouvoirs locaux, la mise en œuvre de politiques de soutien ont créé un environnement particulièrement favorable à l’engagement des collectivités locales et de leurs acteurs locaux sur la scène européenne.

Aujourd’hui les collectivités territoriales de tous niveaux se rencontrent en Europe. Partenariats entre grandes collectivités, jumelages entre petites communes, réseaux de coopération, rencontres de jeunes… dans ce foisonnement, la vocation militante et la dimension grand public des jumelages sont essentielles. Car, dans un contexte marqué par l’euro scepticisme, voire l’euro hostilité, l’apprentissage interculturel, l’initiation à la mobilité, la solidarité sont des questions clés pour l’avenir du projet européen. Pour se sentir européen, peut-être faut-il goûter à l’Europe.

L’idée de base est simple : chaque territoire dispose de gisements de savoir-faire : des entrepreneurs, des enseignants, des jeunes, des artistes, des amoureux du patrimoine, des passionnés de culture, des sportifs, des défenseurs de causes nobles, des responsables associatifs engagés. Comme en témoignent les initiatives présentées dans ce dossier, ils se rencontrent. Ils animent les échanges. Ils montent des projets qui sont autant d’occasions de partager l’étendue de leurs talents et la richesse de leur art de vivre.

« Nous avons besoin de ces liens pour faire de l’Europe un terrain de jeux sur lequel des bonnes pratiques sont échangées, des talents sont valorisés, des solutions sont imaginées. »

Environ 4 300 collectivités françaises entretiennent des liens avec plus de 6 300 partenaires en Europe. En Région Bourgogne Franche-Comté, ce sont 278 communes qui échangent avec 400 partenaires.

Alors que la crise sanitaire nous retient cloîtrés à l’intérieur de nos frontières, nous mesurons la valeur de ces échanges et la nécessité de garder le contact. Nous avons besoin de ces liens pour faire de l’Europe un terrain de jeux sur lequel des bonnes pratiques sont échangées, des talents sont valorisés, des solutions sont imaginées. Ces rencontres n’ont-elles pas vocation à faire de l’Europe un espace public où des idées se confrontent, des causes se défendent, des solidarités s’expriment, et où des valeurs s’affirment ?

Par Philippe TARRISSON, Directeur du Pôle échanges et Partenariats européens de l’AFCCRE

Contact : philippe.tarrisson@afccre.org

(+) d’infos : afccre.org/fr/dossiers-thematiques/echanges-et-partenariats#.X33BgWgzaUk