Les multiples crises géopolitiques, sanitaires, sociales, sécuritaires, environnementales ou encore budgétaires qui impactent le monde ces dernières années transforment en profondeur le secteur de la coopération et de la solidarité internationale. Face à ces bouleversements, les acteurs engagés dans ce domaine s’efforcent de s’adapter, de repenser leur modes d’intervention ou leurs modèles économiques.
La France, qui figure parmi les cinq plus grandes contributrices mondiales à l’aide publique au développement, tend désormais à privilégier une approche pragmatique basée sur l’influence davantage que sur le rayonnement de valeurs universalistes, favorisant les actions ciblées et les échanges bilatéraux directs. Parallèlement, le secteur de la solidarité internationale figure parmi les plus impactés par les baisses budgétaires françaises récentes en 2024 et 2025.
Les collectivités territoriales sont également sujettes à des restrictions budgétaires drastiques. Elles voient leurs actions de coopération et de solidarité ré-interrogées, tant celles qu’elles peuvent conduire directement (actions de coopération décentralisée, etc.) que celles qu’elles développent au profit des acteurs de leurs territoires (appels à projets, dispositifs de soutien, etc.).
Toutes ces évolutions ont des conséquences, en cascade, sur l’avenir, les activités et la vie des associations notamment de solidarité internationale – très largement dépendantes des financements publics – et plus largement sur tous les partenariats qui unissent les acteurs français et internationaux.
Pour s’adapter à ces nombreuses évolutions et à une forme d’imprévisibilité grandissante de leur environnement de travail, amplifiées par des bouleversements politiques dans des pays historiquement très importants pour les acteurs de la coopération – Mali, Burkina Faso, Niger, les associations ont, quant à elles, développé de nouvelles approches et méthodes de travail et mis en place de nouvelles actions, démontrant par là-même l’intérêt et l’impact des micro-projets menés en proximité avec les bénéficiaires, leurs capacités à agir ensemble de façon ciblée et efficace.
Afin de répondre à ces problématiques, BFC International a choisi de consacrer la 12e édition de son périodique Interfaces à la nouvelle manière de coopérer et de mener des projets de coopération et de solidarité internationale dans un monde en mutation. Ce nouveau numéro inclut notamment un état des lieux des associations de solidarité internationale, des présentations d’initiatives mutualisées menées par des collectivités territoriales ou des micro-projets portés par des associations qui s’adaptent aux crises qu’elles traversent.
